Anoblissement de Soleil et de Mathilde

Soleil qui est enfin revenu très attentive à *sa* cérémonie, elle se plaisait à l'appeller ainsi, est heureuse de voir Plume près de Geoffroy.
Elle aime à savoir ce couple heureux, elle ne connait pas trop la jeune femme, mais est certaine qu'avec une si belle petite famille, le couple doit être comblé.
C'est etrange, jamais elle n'aurait penser voir Geoffroy avec cette lumière dans les yeux quand il regarde ces enfants, on peut y lire une grande fierté. Et tout ça c'est grace à Plume qu'il lui a donner deux très beaux enfants.
Plume lui sourit, sourire qu'elle aurait bien rendu si elle n'était pas si angoissée par la suite de la cérémonie. Elle se dit qu'elle aurait certainement du temps plus tard pour enfin faire connaissance avec la femme de Geoffroy.

La respiration toujours aussi rapide, c'est un petit signe de tête qu'elle adresse à Plume pour la remercier de sa présence et de son attention.

Plume s'avança vers eux et donna sa fille à Mily. Elle leur sourit. Olive lui fit signe de tête. Il y avait longtemps qu'Olive ne l'avait pas vu et il répondit à son sourire. Olive regardait à présent Mily avec cet enfant dans les bras et lorsque leurs regards se croisèrent Olive lui fit un sourire... il lui dit en chuchotant et avec un sourire taquin...

ça te va bien ma douce... il se retint de rire tant bien que mal.

Plume les invita à s'avancer et c'est ce que fit le groupe Olive ésitait car d'où il était il voyait bien et il ne voulait prendre les premières places. Il regarda Mily l'air interrogateur...

Geoffroy écouta les paroles de Soleil, puis du Hérault qui lui avait demandé de s'agenouiller face à lui... A cet instant, la cérémonie semblait débuter, il la regarda tout d'abord intrigué, première fois qu'il voyait, et probablement la dernière, Soleil poser un genou au sol devant quelqu'un... Il n'en était que fier qu'il s'agisse de lui. Bien qu'il savait pertinemment qu'il lui faisait un don des plus intéressants pour elle, il recevait de sa part une confiance et un respect qu'il s'amusait à croire presque unique à ce niveau d'intensité. Plus qu'une cérémonie, c'était presque une union qui se déroulait en ce jour, la brave Soleil, petite sauvageonne selon certains, allait tisser des liens encore plus fort avec son propre couple.

Il esquissa un sourire lorsqu'il sentit sa femme poser sa main sur son bras, elle était présente et il avait eu du mal à imaginer qu'elle puisse ne pas être présente... Bien qu'il avait choisi seul ses vassales, il tenait à ce que sa femme soit présente, elle portait elle aussi le même titre que lui après tout. Il tourna donc sa tête vers elle pour lui sourire, puis reporta un instant son attention sur le Hérault qui lui fit un bref signe pour lui signifier de prendre la parole et ainsi la cérémonie en main. Il prit une profonde inspiration et reporta son attention sur Soleil... Tiens, elle était en robe d'ailleurs... Etonnant... Quoi que maintenant elle allait devoir en porter peut être un peu plus souvent... Il la sentait pas des plus à l'aise, sa respiration était assez forte, et cela pouvait se voir d'en haut. Il posa son regard dans le sien et entama donc les premières paroles.

Soleil, dixit la sauvageonne parce que je suis un homme de parole et qu'une amitié sans faille s'est installée entre nous depuis ton arrivée en notre Duché du Lyonnais Dauphiné, parce que tu es une jeune femme droite et juste, dynamique et volontaire, parce que tu as selon moi déjà une certaine noblesse de coeur, je souhaite aujourd'hui te prouver, ainsi qu'à tous, mon attachement en t'octroyant la Seigneurie de Pont en Royans.

Il la regarda, faisant une courte pause avant de reprendre.

Acceptes-tu aujourd'hui, en toute liberté, de devenir ma vassale ? T'engages-tu sur ta foy à me servir, mon épouse et moi même, et me jures-tu fidélité, aide et conseil ?

Il avait parlé distinctement, assez lentement et fortement afin que toutes les personnes de l'assemblée puissent entendre mais aussi pour recouvrir les quelques chuchotis qui pouvaient rester encore dans la salle... Il n'allait tout de même pas faire couper les langues si tôt dans la soirée...

Soleil est agenouillée depuis quelques minutes. Peu de temps à vrai dire, mais ça lui parait interminable, ce n'est pas dans ses habitudes. .
Jamais elle n'aurait imaginer un jour devoir s'agenouiller devant un homme, ne s'était elle pas juré dans sa dure enfance qu'elle ne le ferait jamais, et là voilà ici volontaire à le faire. Mais à situation exceptionnelle, concession exceptionnelle.

Soleil se concentre sur cette cérémonie, pas le moment de se laisser distraire par l'entourage comme elle a l'habitude de laisser vagabonder son esprit. Pas le moment de voir se transformer les visages au gré de son imagination.
Soleil est heureuse de voir que presque tout le monde a répondu à son invitation autant ces amis que les personnes qui lui ont apporté leur soutien au cour de ses mandats au duché. Politique qu'elle a décidé de lacher au vu des magouilles qui l'ont mises hors d'elle, elle se consacre à son duché toujours mais au sein de l' OST, voilà bien sa seule raison de vivre jusqu'à présent, ne se laissant pas approcher par la gente masculine.
Mais aujourd'hui une nouvelle raison de continuer s'offre à elle. Geoffroy lui offre de la terre, c'est bien plus cela que le titre de noblesse qui la transporte.
Le plaisir de pouvoir plonger ses mains dans une terre qui est sienne, ou elle pourra en faire ce qu'elle désire, autant y laisser courir son cheval sue d'y planter milles plantes qu'elle affectionne.

Soleil lève son regard vers le Vicomte de Rochechinard quand celui ci, reprend ce surnom de sauvageonne, qu'ils sont deux à lui donner mais qui lui va si bien.
Elle en éprouve une reconnaissance de la connaitre ainsi, alors qu'elle ne se dévoile quasi jamais.
Ces paroles sont vraiment pleine de compliments, elle aura la faculté de rougir facilement qu'elle serait déjà couleur pivoine.
Mais c'est seulement une grande chaleur qui s'empare d'elle, une accélération des battements de son cœur, si c'est encore possible. Elle plonge son regard sombre dans celui qui lui donne aujourd'hui cette grande chance, puis prenant une grande inspiration, se concentrant sur cet homme qui aujourd'hui met un aboutissement à toute la confiance qu'il lui a toujours donné, elle répond :

Vicomte de Rochechinard, c'est en toute liberté, avec reconnaissance et avec joie que j'accepte d'être ta vassale.
J'engage ma foy, pour vous servie toi et ta femme, mon âme vous sera dévouée, et ma fidélité sans faille.
Cette reconnaissance me comble, et je mettrais tout en œuvre à apporter les conseils mais surtout mon aide dans tout votre destin.

Soleil ne sait pas si c'est ce qu'elle devait dire, mais c'est ce qu'elle avait envie de dire, elle suppose qu'elle a respecté les convenances, elle a voulu y mettre son cœur, et montrer combien aujourd'hui elle se rend compte qu'elle ne sera désormais plus seule.
Elle attend la suite, sachant qu'une drôle de tradition conclut les anoblissements.

Les paroles étaient sorties, elle acceptait devant témoin de devenir sa vassale. Il jeta un oeil vers son épouse et lui sourit en dégageant sa main de son bras. Non pas qu'il voulait qu'il s'éloigne mais simplement qu'il aurait besoin de son bras par la suite... Il réfléchissait aussi vite qu'il pouvait, baiser ou gifle ? L'un ou l'autre ? Les deux ? Qu'est ce qu'il fallait dire aussi, c'est qu'il n'avait pas vraiment l'habitude de toutes ces cérémonies... Le dernier affront, non ça ne pouvait pas être après le baiser, il ne pouvait pas penser cela.. C'était donc la gifle. Il reporta son attention sur Soleil, toujours aussi impatiente, cela se voyait bien dans son souffle.. Il reprit donc juste après.

Soleil, j'accepte en ce jour et devant tous ton allégeance, et à mon tour je te promets justice, protection et subsistance de par les terres que je te lègue.

Il esquissa un sourire, espérant qu'elle se soit un minimum préparée puis déposa l'espace d'un centième de seconde, chronomètre en main, ses lèvres sur les siennes en se penchant vers elle, puis se redressant par la suite.

Que ce baiser lie à jamais la vassalité qui t'unit à nous.

Il se demandait si sa femme devait aussi l'embrasser... Légère hésitation en jetant un nouveau regard vers sa femme puis se reprit bien rapidement en décollant une gifle sur la joue gauche de Soleil, juste de quoi faire entendre le claquement de sa main sur sa joue.

Et que cette gifle soit le dernier affront que tu laisseras passer.

Il invita du regard Soleil à se relever, puis tourna la tête vers le Hérault, se demandant si elle prenait le relai par la suite où s'il devait faire encore autre chose pour confirmer cette vassalité.

Soleil entend Geoffroy accepter son allégeance, ça sonne bizarrement en elle, il a bien fallut que ce soit Geoffroy pour qu'elle accepte pareil chose, mais c'est avec joie qu'elle vient de le faire.
Il se penche alors vers elle, voilà le moment tant redouté, elle va recevoir le signe de sa vassalité. Elle se crispe, ne sachant pas le choix qu'il va faire.
Puis un léger effleurement sur ses lèvres presque imperceptible, et les paroles qui accompagne ce signe. Elle est reconnaissante à Geoffroy de ne pas avoir profité de ce moment .

Soleil esquisse un petit sourire et une gifle vient lui frôler la joue à peine plus forte que le baiser sur ses lèvres. Elle ignorait qu'elle devait recevoir les deux signes, mais après tout, elle n'en est que plus fière d'être là.

Et les mots étaient dit... ceux qui font d_elle la vassale des Rochechinard, une personne dépendante d'une autre personne. Mais elle sait qu'elle ne le regrettera pas.

Elle allait répondre, quand Plume s'avance à son tour, elle se demande si elle allait subir une autre gifle, mais Plume lui dépose un baiser sur la joue puis l'aide à se relever, elle glisse dans sa main un petit flacon qu'elle regarde, elle découvre qu'il contient de la terre, *sa* terre, ses yeux se mettent à briller et suffisent à eux seuls à remercier Plume de ce cadeau .
Cela représente tellement pour elle, elle vient de la toucher au plus profond elle même chose à laquelle elle ne s'attendait pas. Elle tourne alors son regard tour à tour vers Plume et Geoffroy.

Elle n'a rien à ajouter, la lueur qui brille dans son regard est bien plus explicite que mille remerciements.

Geoffroy esquissa un léger sourire en voyant Soleil se relever, laissant son regard se poser dans le sien quelques secondes, voulant tout dire, puis jeta un oeil en direction du Hérault en prise avec son enfant... Elle était donc fichue, il la tenait parfaitement et ce petit diable n'avait nullement l'intention de quitter ses bras ! Finalement son fils lui ressemblait beaucoup, il était resté ainsi un bon moment dans sa jeunesse, à squatter les genoux de charmantes nobles que fréquentaient sa mère. Enfin qu'importe, il secoua légèrement la tête puis fit signe à Soleil de se diriger vers le Hérault pour laisser place à Mathilde. Il se tourna alors vers Mathilde et lui offrit un sourire avant de l'interpeler.

Damoiselle Mathilde, voulez vous bien prendre place afin de continuer la cérémonie ?

Il caressa du bout des doigts machinalement la main de sa femme, cherchant sa présence, puis attendit que la situation s'éclaire un peu plus pour continuer et cloturer cette cérémonie.

Geoffroy esquissa un sourire en voyant Mathilde se diriger jusqu'à lui, pour en venir à s'agenouiller. Un regard sur son fils qui prenait maintenant place sur les genoux de son parrain, il fut un brin amusé de le voir passer de bras en bras, espérant qu'il ne se plaigne pas trop d'être dans les bras d'un homme.. Son esprit revint à la cérémonie, jetant un oeil sur le Hérault pour avoir sa permission de continuer, un simple regard suffisait, puis il reprit calmement.

Damoiselle Mathilde de Vaucanson, Comtesse de Bresteau, en mémoire de votre défunte soeur et de l'amitié qui nous unissait mon épouse et moi à elle, afin que son nom reste à jamais en nos mémoires, en notre famille... Afin que votre famille et la notre soient liées, je souhaite aujourd'hui vous prouver, devant cette assemblée, mon attachement en vous octroyant la Seigneurie de Saint Nazaire en Royans.

Il s'arrêta un instant avant de reprendre.

Acceptez-vous aujourd'hui, en toute liberté, de devenir ma vassale ? Vous'engagez-vous sur votre foy à me servir, mon épouse et moi même, et me jurez-vous fidélité, aide et conseil ?

Il posa son regard dans le sien et attendit qu'elle lui répondre pour poursuivre la cérémonie.